La théorie de l'esprit

Publié le par Récrés

Théorie de l'Esprit : S'imaginer


ce que pense autrui...


     

 

 

Proposé par Fabrice Pastor, le 30-03-2008


En sciences cognitives, il s’agit de l’aptitude d’un sujet à expliquer et à prédire ses propres actions et celles d’autrui, aptitude qui nécessite de pouvoir inférer que ces actions sont induites par des états mentaux. Cette aptitude est essentielle pour la vie en société : elle nous permet de comprendre l'autre, d'anticiper des réactions, de communiquer convenablement...

Le comportement face à autrui, qu’il soit gestuel ou verbal, qu’il concerne les
« valeurs morales » ou encore l’adaptation de la relation au contexte cognitif et affectif est fortement influencé par la capacité à attribuer aux autres les contenus mentaux (pensées, sentiments) les plus vraisemblables.

Au niveau cérébral, le sillon temporal supérieur droit est activé avec la compréhension du sens d’histoires et de dessins mettant en scène des personnes mais aussi par les mouvements des mains, du corps, de la bouche, du regard et des mimiques émotionnelles. Son rôle serait ainsi de détecter et d’expliquer les comportements d’autrui en leur attribuant soit une cause physique, soit une « intention » à l’égard de soi.


Les pôles temporaux quant à eux, sont activés dans les situations de rappel en mémoire épisodique visuelle ou auditive, en mémoire émotionnelle autobiographique : la capacité à inférer les contenus mentaux d’autrui peut avoir à s’appuyer sur l’expérience propre du sujet, donc sur sa mémoire personnelle, épisodique et sémantique.


Si ces 2 régions contribuent ainsi à la Théorie de l’Esprit, des arguments solides indiquent que la région essentielle à la « mentalisation » des intentions d’autrui se situe dans le cortex paracingulaire : ainsi s’active-t-elle quand un individu joue un jeu permettant des gains contre une personne mais ne s’active pas si ce jeu est dirigé contre un ordinateur. Mais la « mentalisation » recrute également les régions du cerveau impliquées dans l’interprétation générale des comportements, contribuant ainsi aux réseaux neuronaux impliqués dans la cognition sociale et en particulier l’amygdale et le cortex orbito-frontal.

 

Les perturbations de la théorie de l’esprit

Des perturbations de la Théorie de l’Esprit sont observées dans l’autisme, le syndrome d’Asperger, les schizophrénies à forme paranoïde. Un déficit des fonctions exécutives est souvent, mais non constamment, associé à une altération de la Théorie de l’Esprit. De même, l’altération de la Théorie de l’Esprit pourrait être au cœur des perturbations de la cognition sociale observées dans les démences fronto-temporales.
On a également montré des troubles de la Théorie de l’Esprit dans la maladie de Parkinson et dans la maladie d’Alzheimer.


Enfin, on trouve souvent chez les traumatisés crâniens des troubles de la cognition sociale, notamment des troubles de la communication et des difficultés pour décoder le langage figuratif, qui nécessitent l’intégrité de la théorie de l’esprit pour inférer les états mentaux de l’interlocuteur.

 

 


Publié dans Doc. scientifiques

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article